En remontant dans les méandres de mes souvenirs, je me suis toujours senti comme un « configurateur de mondes », pour reprendre l’expression de Heidegger. Né en 1988 en Alsace, enfant déjà, à l’aide de figurines et d’une boite de chaussures posée sur le flanc et découpée en guise d’écran de télévision, je mettais en scène mes propres histoires, jamais à court d’intrigues. La passion pour le septième art a coexisté avec celle pour le livre. Je n'ai pu résister à suivre des études en littérature et en cinéma. Je me suis nourri de leurs classiques, de Kafka à K. Dick, de films qui traversent l’histoire du septième art, de Fritz Lang à Fincher. Et puis il y a eu le journalisme pendant quelques années, les piges sur quelques tournages de films, les critiques en ligne sur les séries du moment. Écrire serait donc ma plus fidèle constante. Au cours d’une ambivalente relation, souvent privé de sommeil, on cogite sur son devenir, sa mortalité, son testament, sur la fuite de la réalité, sur le besoin de créer des mondes. Le Nectar des Mortels, c’est tout cela justement. Un hommage aux films noirs dans une déclinaison cyberpunk, entre Blade Runner et Boulevard du Crépuscule. Parce que nos vies sont le produit de nos rêves. Parce que finalement, l’homme descend bien du songe.