«L’effort de mémoire ne coule pas comme du citron qui révèle le message à l’encre sympathique. La mémoire ne s’empourpre pas aussi distinctement que le papier à la lumière d’une bougie. L’effort de mémoire, c’est se rapprocher si près de la flamme que le message se consume par erreur. Et il ne devient parfois qu’un crépitement de cendres.»

Au-delà des questions sur l’évolution des conditions de travail dans un monde où l’on pourrait se passer de sommeil (et donc en théorie, « vivre plus »), pour ces personnages opposés en bien des aspects, il s’agit de s’interroger sur le temps dont ils disposent, de ce qu’ils veulent accomplir. Sur leur mortalité dans un monde où la mort et la maladie ont été grandement repoussées. Sur le secret, dans un monde où chacun doit capituler à la transparence. 

C’est un hommage réactualisé au genre noir, à ses codes, son esthétique et ses péripéties. Un métissage d’action, d’enquête, de déchéance paranoïaque et de conflits moraux au milieu d’une poudrière embrasée où Soren et les autres personnages sont sans cesse ramenés à l’engagement et à la survie.